Un déploiement timide pour les énergies renouvelables en Côte d’Or
Ce mardi 13 décembre 2022, le Conseil régional accueillait à Dijon la “Journée des Énergies Renouvelables”. Lors de ce temps fort, l’Etat, la Région et les Syndicats d’énergie ont signé une convention partenariale pour la coordination et l’accélération de la transition énergétique en Bourgogne-Franche-Comté. L’objectif à terme : faire de la région BFC, une région à énergie positive. À l’heure où ces acteurs de la transition réaffirment leur volonté commune de faire bouger les choses, retour sur l’avancée du déploiement des énergies renouvelables en Côte d’Or.
La salle des séances du Conseil régional affichait complet ce matin. En effet, les élus, les associations citoyennes et les représentants des syndicats d’énergie sont venus nombreux assister à cette journée dédiée aux énergies renouvelables (EnR). Et bien que ce sujet brûlant cristallise les frustrations des uns et les passions des autres, il n’en reste pas moins « nécessaire et urgent » comme l’a martelé l’intervenante Hélène Gassin, consultante dans le secteur de l’énergie. Depuis l’adoption, le 17 août 2015, de la loi de transition énergétique pour la croissance verte et ses 32 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2030, le constat est sans appel : la cadence doit s’accélérer pour espérer atteindre l’ambitieux objectif.
Une augmentation de la part des EnR encore timide
En Côte d’Or, la part des énergies renouvelables augmente doucement pour l’instant. Le taux d'autonomie énergétique (c’est-à-dire le rapport entre les productions et les consommations d’énergie) était de 9 % en 2018 et le taux de couverture pour l'électricité était de 22 % en 2020, contre 18 % au niveau de la région selon RTE. La production d’EnR par filière en Côte d’Or provient d’abord de l’éolien (45,5 %), ensuite du bois-énergie avec les chauffages urbains (17, 9%) suivi du bois-énergie provenant des chaufferies agricoles et industrielles (12,9 %). Avec 8,9 %, la production d’EnR due à la valorisation des déchets occupe la 4ème place.
Les autres productions sont naissantes (c’est le cas de la filière solaire avec 7 %), voire anecdotiques pour l’instant (méthanisation, hydroélectricité, valorisation du biogaz…). Mais impossible d'évoquer le développement des EnR sans parler de maîtrise des consommations d’énergie lorsqu’on sait que plus de 73% des émissions de gaz à effet de serre sont dues à l’énergie.
Le scénario négaWatt
Stéphane François, chargé de mission Climat-Air-Énergie pour ATMO BFC, a rappelé lors de cette journée les grands principes de la démarche adoptée de type négaWatt : « D’abord, la sobriété doit nous faire évoluer dans nos comportements et nos choix, ensuite l’efficacité signifie faire les meilleurs choix technologiques et enfin, les EnR vont nous permettre d’utiliser des sources naturelles et non-épuisables d’énergies locales ». Le département s’est d’ailleurs doté d’un Plan Climat Energie Territoire (PCET) dont les objectifs sont concomitants avec ceux défendus aujourd’hui au Conseil régional.
Pour Aletheia Press, Sophie Brignoli