Un moratoire sur les fermetures de guichets de gare en Bourgogne Franche-Comté
Après des négociations serrées avec la SNCF, la Région bourgogne Franche-Comté annonce un moratoire sur les fermetures de guichets de gare jusqu’en 2021, et un renforcement des lignes de l’Yonne, ainsi qu’entre Dijon et Besançon.
Quoi de plus irritant que trouver porte close devant un guichet d’une gare de Bourgogne Franche-Comté, de devoir attendre son train sous la pluie sans moyen de s’abriter, ou encore de se faire verbaliser pour être monté dans un train sans billet, alors qu’on n’a justement pas été en mesure d’acheter son billet en guichet ? C’est à tous ces problèmes, loin d’être mineurs au quotidien, que la Région bourgogne Franche-Comté s’attaquait, vendredi 14 février dernier, alors qu’elle examinait en assemblée plénière l’avenant N°4 à la Convention TER 2018-2025.
Aucun nouveau guichet fermé jusqu’en 2021
« J’annonce un moratoire sur la fermeture des guichets de gare, et sur la réduction d’horaire d’ouverture de ceux-ci, d’ici à la fin du mandat », a lancé, à l’entame, Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste de la région. Ce faisant, elle tente de répondre à la grogne des usagers, notamment ruraux, devant un vaste plan de fermeture de guichets dans une centaine de petites gares de la région, où ils sont remplacés par des guichets automatiques, pas toujours simples à faire fonctionner, ni toujours opérationnels. « Nous allons utiliser ce laps temps pour éprouver la robustesse des solutions alternatives à la vente des billets en gare », précise-t-elle. Il s’agit, notamment, de la vente de billet depuis une application pour smartphone, ou du dispositif « Allô billet », qui permettra à terme d’acheter un titre par téléphone 72 heures maximum avant le départ. Au total, ce sont 17 gares qui sont concernées par ce moratoire, qui court jusqu’en 2021 et pour lequel la Bourgogne Franche-Comté rallonge 501 302,20 € (appréciez la précision des 20 centimes) à l’enveloppe TER. Au total, et pour 2020, ce sont 229,6 millions d’euros qui sont engagés sur le volet ferroviaire de l’action régionale, un chiffre qui grimpe à 575 millions d’euros en intégrant l’achat des motrices et wagons, soit 40 % du budget total de l’institution.
Des liaisons renforcées dans l’Yonne
L’un des « points chauds » ferroviaires se situe dans l’Yonne, faiblement desservie, et dont les besoins d’interconnexions avec le réseau ferré francilien sont importants. 3 000 places quotidiennes supplémentaires seront proposées sur l’axe Bourgogne Nord en direction de Paris, tandis que Marie-Guite Dufay négocie encore les modalités pratiques et financières avec Valérie Pécresse, la présidente de la Région Île-de-France, des négociations de « très bonne qualité », assure-t-on du côté bourguignon. Autre liaison renforcée, l’axe majeur qui relie les deux capitales régionales, Besançon et Dijon, disposera de 1200 places supplémentaires, d’abord le vendredi après-midi, puis, à partir d’avril prochain, toute la semaine, après la livraison de nouvelles rames « Régiolis ».
L’assemblée s’est également penchée sur la question de la verbalisation des voyageurs sans billet. Au lieu d’une amende de 50 €, un voyageur qui sera monté sans billet, mais se sera signalé à (l’éventuel) contrôleur à bord se verra appliquer une majoration tarifaire de 6 à 11 €, selon le kilométrage du trajet. « La recherche d’efficience que vous poursuivez est nécessaire, Madame la Présidente, mais je regrette que la région n’ait pas été plus volontaire pour expérimenter l’ouverture à la concurrence des lignes, qui est inéluctable », a lancé en guise d’explication de vote François Sauvadet, le président UDI du département de Côte-d’Or, également conseiller régional. L’avenant a été adopté à une très large majorité, le Rassemblement National votant contre, et quelques autres élus se sont abstenus.
Arnaud Morel