Une marque dans son temps, les montres LIP innovent toujours
En 1867, Emmanuel Lipmann a créé un atelier d’horlogerie à Besançon, appelé à devenir une marque de montres célèbres : LIP. Après avoir été au sommet et avoir toucher le fond, la marque renait de ses cendres depuis 2014.
L’histoire des montres LIP s’inscrit dans la durée et connait quelques rebondissements. Fondée par Emmanuel Lipmann en 1867, la marque devient officiellement LIP en 1900. L’horlogerie se démarque de ses concurrents par la qualité de ses créations et sa capacité à innover. « Le fondateur a rencontré Pierre et Marie Curie pour intégrer des repères horaires luminescents la nuit » raconte Pierre-Alain Bérard, dirigeant actuel.
Au fil des ans, les montres s’imposent et se développent. Après la seconde Guerre Mondiale, la troisième génération Lipmann, en la personne de Fred Lip, génie de l’époque, a été le premier à fabriquer un mouvement identique en grande série. Il a en effet ramené le principe du travail à la chaîne d’une visite des ateliers Harley Davidson pendant un séjour aux Etats-Unis. « Cette décision va permettre de créer des mouvements plus fiables et moins chers que ses concurrents, passant de la PME à la multinationale écrasant le marché. » A la fin des années 50, la marque LIP comptait 1 300 salariés et produisait 400 000 montres par an.
Nouveau départ
Malheureusement, l’arrivée du quartz et de mauvais choix stratégiques tels que délocaliser une partie de la production en Asie conduisent la marque a déposé le bilan en 1980. « Il me semblait aberrant de ne pas rapatrier les montres LIP à Besançon, de montrer ce savoir-faire et de saisir l’opportunité de faire revivre la marque » détaille Pierre-Alain Bérard, dirigeant de SMB, qui a repris la marque en 2014. Aujourd’hui, 130 salariés participent à la production de 50 000 montres par an et à un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros. La gamme LIP compte désormais 130 modèles.« Nous avons été sélectionnés en 2018 pour réaliser la montre de l’Elysée, portée par Emmanuel Macron », confie Pierre-Alain Bérard.
Des projets constants
Chaque année, la marque donne naissance à de nouveaux modèles. En 2021, une montre avec un chronographe automatique inspiré des rallyes automobiles a vu le jour en pensant notamment aux collectionneurs tandis qu’un modèle plus féminin avec la découpe d’un sablier dans le cadran donne à voir le mouvement. En début d’année 2022, les opérateurs des forces spéciales de l’armée de terre porteront une montre conçue pour eux. « On nous a demandé un produit à la fois technique et solide. C’était un véritable exercice de style horloger puisqu’il fallait que la montre ne renvoie pas la lumière. Nous avons donc utilisé un traitement spécifique de l’acier et du verre. »
Pierre-Alain Bérard pourra sans doute mieux parler de ce produit original quand il participera au salon MIF (Made in France) en 2022. « Nous sortons la tête de l’eau après la crise et préférons attendre encore un an pour nous y rendre. Par contre, je me réjouis que les politiques et la société prennent conscience de l’importance du Made in France plutôt que de sous-traiter au bout du monde. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert