Économie
Les aides à l’apprentissage prolongées et modifiées
Le gouvernement a révélé le nouveau montant de la prime exceptionnelle à l'embauche d'alternants. L’aide est recalibrée, en faveur des recrutements d’apprentis mineurs.
6 000 euros. À compter du 1er janvier prochain, et jusqu'au 31 décembre 2023 a minima, le montant de la prime va passer à 6 000 euros pour chaque embauche d'apprentis et de salariés en contrat de professionnalisation de moins de 30 ans, qu’ils soient majeurs ou mineurs. Une prime unique qui devrait permettre au gouvernement de réaliser 1,5 milliard d’euros d’économies, a chiffré le quotidien Le Figaro. C’est ce qu’ont annoncé le 1er décembre dernier, le ministre du Travail, Olivier Dussopt et la ministre chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean.
Cette aide financière, mise en place pendant la crise sanitaire, est accordée quelle que soit la taille de l'entreprise et quel que soit le niveau de diplôme préparé par l'alternant. Elle continuera à être versée au titre de la première année du contrat uniquement, comme elle l’est actuellement. Pour rappel, le montant de cette aide variait jusqu’à maintenant en fonction de l’âge : elle était de 5 000 euros pour l'embauche d'un alternant mineur et de 8 000 euros pour le recrutement d'un alternant de plus de 18 ans. S’il n’était pas question pour le gouvernement de mettre un terme aux aides financières pour soutenir l’apprentissage, en revanche, l’aide est réduite en cas de recrutement d’un alternant majeur et boostée pour les alternants mineurs. Quoiqu’il en soit, le montant reste « très incitatif pour embaucher des apprentis majeurs et nous permet d'avoir une incitation supplémentaire pour les apprentis mineurs », estime Olivier Dussopt.
Booster l’apprentissage niveaux bac et infra-bac
L’objectif affiché du gouvernement est bel et bien de booster l’apprentissage pour les niveaux inférieurs au bac (CAP ou BEP) ou niveau bac. La Cour des comptes estimant que c’est sur ces niveaux que l’effet de l’apprentissage sur l’insertion professionnelle est « le plus fort ». Cette dernière ayant dénoncé dans un récent rapport les « effets d’aubaine » dans le supérieur. Ce que tendent à confirmer les données de la Dares, le service de statistiques du ministère du Travail, qui font état de la très bonne tenue des formations de niveau bac +2 ou plus, ces dernières années, qui seraient aux trois quarts à l’origine de l’essor de l’apprentissage entre 2018 et 2021.
Un million de nouveaux apprentis
Au global, le gouvernement souhaite atteindre un million de nouveaux apprentis par an à la fin du quinquennat, en 2027. Grâce aux aides financières déployées depuis la crise sanitaire, l’apprentissage s’est considérablement développé, le nombre d’entrées de jeunes en alternance passant de 438 000 en 2016, à près de 733 000 en 2021, selon le ministère du Travail. « Nous pensons passer le cap des 800 000 apprentis au cours de l'année 2022 », a détaillé Olivier Dussopt.
Au-delà de ces primes à l’embauche, un autre argument a joué en faveur de l’essor de l’apprentissage : la grande réforme du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui visait, entre autres, à élargir l'apprentissage aux 26-29 ans, à revaloriser la rémunération des apprentis et à libéraliser l'ouverture de centres de formation. Ainsi, depuis la réforme de 2018, l'apprentissage, qui repose sur l’alternance entre enseignement théorique et formation au métier chez l'employeur avec lequel l’apprenti a signé son contrat, est accessible aux jeunes de 16 à 29 ans.
Charlotte DE SAINTIGNON