Les crémants de Bourgogne ont un nouveau visage
L’Union des producteurs et élaborateurs de crémants de Bourgogne, UPECB, syndicat interprofessionnel, accompagne les acteurs du secteur pour valoriser cette appellation mais aussi pour faire face aux difficultés qui se dressent. Actuellement, elle leur apporte ses conseils et préconisations face à une pénurie de verre et la nouvelle réglementation sur l’étiquetage.
3 840 opérateurs forment l’UPECB, l’union des producteurs et élaborateurs de crémants de Bourgogne. Parmi eux, 1 700 déclarants de récolte, 138 élaborateurs, 160 sites de vinifications et 240 sites de pressurage. Union atypique, l’UPECB réunit tout autant des viticulteurs, des coopératives que des négoces. « Notre mission consiste à gérer et défendre l’appellation des Crémants de Bourgogne, à la promouvoir, suivre l’économie et les marchés des crémants, à assurer le suivi technique et d’expérimentation » détaille Agnès Vitteaut, présidente de l’UPECB depuis le 19 janvier dernier.
L’UPECB porte également une mission de contrôle en s’assurant du respect du cahier des charges et de la qualité du produit final. Créée en 1975 par décret, l’appellation des Crémants de Bourgogne représente désormais 12% de l’ensemble des vins de Bourgogne. « En 2022, nous avons produit 22,6 millions de bouteilles dont 46% se destinent à l’export. »
Une nouvelle tête
Nouvelle présidente de l’UPECB, Agnès Vitteaut dirige pour sa part le domaine familial depuis 2004 et affiche une certaine fierté à ne produire « que des bulles, aucun vin tranquille. » Petit à petit, elle a pris des responsabilités au sein de l’union dont son père était également membre. Elle a ainsi débuté comme représentante de l’union au sein du Crinao, comité régional de l’institut national de l’origine et de la qualité.
Entrée au bureau du syndicat professionnel, elle a été sollicitée pour prendre le relais du président prenant sa retraite. « Je ne me sentais pas légitime, mais comme il n’y avait pas d’autre candidat, je me suis finalement proposée. » Elue pour un mandat de trois ans, le cinquantenaire, via l’UPECB, va accompagner les professionnels face aux difficultés auxquelles ils se confrontent.
Une actualité chargée
Si les récoltes 2020 et 2021 ont obligé les producteurs de crémants de Bourgogne à piocher dans leurs stocks pour honorer les commandes et à restreindre les quantités, ils ne peuvent pas pleinement compenser avec la récolte 2022. « Elle a été meilleure mais on ne peut pas la mettre en bouteille à cause d’un problème d’approvisionnement en verrerie. »
A côté, les professionnels du vin doivent intégrer une réglementation européenne les obligeant, à partir du 8 décembre 2023, à mentionner les ingrédients et la déclaration nutritionnelle sur leur étiquette. « Cela concerne tous les vins, il faut appréhender cette nouvelle contrainte avec des coûts à moindres frais. Nous pouvons intégrer des étiquettes dématérialisées avec un QR Code mais cela sous-entend des abonnements et des prestataires. » Les producteurs de crémants, comme tous les viticulteurs, doivent mener un travail de préparation pour être prêt le moment venu.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert