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Microentreprises : un retard à combler dans le numérique

Préférant les réseaux sociaux aux sites web, les microentreprises révèlent une intégration numérique plutôt modeste. Elles font face à des défis en matière de sécurité informatique, malgré le développement du travail à distance.






© Adobe Stock
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Les microentreprises accusent du retard pour se numériser, c’est ce que confirme l’Insee dans son étude publié le 1er février. En 2022, 82 % d’entre elles disposent d’un accès à Internet pour un usage professionnel, permettant à 67 % de leurs salariés de l’utiliser, tandis que pratiquement toutes les structures de plus grande taille (employant au moins 10 personnes) sont connectées.

Des disparités significatives sont observées selon les secteurs d’activité. Dans le transport et l’entreposage, seules 70% des microentreprises sont pourvues d’une connexion Internet. En revanche, dans les secteurs de l’information-communication et des activités spécialisées, scientifiques et techniques, étroitement liées aux technologies de l’information, près de neuf microentreprises sur 10 disposent d’une connexion Internet. Elles sont aussi confrontées à des vitesses de connexion plus lentes. Parmi celles ayant un accès à Internet, 86% utilisent une connexion à haut ou très haut débit, comparativement à 97% des entreprises de plus grande taille. Seules 12% bénéficient de vitesses de téléchargement très élevées.

Les réseaux sociaux supplantent les sites web

Les réseaux sociaux sont désormais au cœur de la stratégie de ces petites structures (chiffre d’affaires ne dépassant pas 2 millions d’euros). Pour interagir avec leurs clients, promouvoir leurs produits et services ou développer leur image, 44% d’entre elles affirment en faire usage, contre 37% pour les sites web. Ce choix de présence en ligne a été boosté par la crise sanitaire. En effet, près d’un tiers des microentreprises auraient développé ou renforcé leur visibilité sur les médias sociaux, que ce soit de manière temporaire ou permanente, en réponse à la crise du Covid. Celles opérant dans l’hébergement-restauration se démarque avec une utilisation de médias sociaux atteignant 66%, besoin de notoriété oblige. Celles du secteur du transport et de l’entreposage utilisent rarement ces outils (16% possèdent un site web, 22% sont présentes sur les réseaux sociaux), tout comme celles œuvrant dans la construction (23% et 28%). Lorsqu’elles sont dotées d’un site web, 51 % des microentreprises du commerce proposent plus fréquemment la commande ou la réservation en ligne.

Des lacunes en matière de sécurité

Dans le détail, parmi les microentreprises utilisant Internet en 2022, 74% ont la possibilité d’accéder à distance à la messagerie professionnelle, 54% aux documents et 40% aux logiciels professionnels. Toutefois, seulement 76% autorisent l’accès à distance à au moins l’un de ces trois outils, une proportion nettement inférieure à celle observée dans les entreprises de taille supérieure (91%).

Bien que le travail à distance se développe au sein des microentreprises, la sécurité informatique demeure un point faible. Seules 25% d’entre elles donnent des consignes en matière de sécurité pour les bénéficiaires d’un accès à distance. C’est deux fois moins que les entreprises de taille plus importante (56%). Parmi les microentreprises utilisant Internet, seulement 41% mettent en place au moins deux mesures de sécurité, telles que des mots de passe forts, des méthodes biométriques, techniques de chiffrement ou sauvegarde de données à l’extérieur, contre 68% pour les entreprises de plus grande taille. Néanmoins, ces petites structures font face à un nombre moins élevé d’incidents de sécurité informatique.

AÏcha BAGHDAD et B.L