TSE veut associer agriculture et production d’énergie
En Bourgogne-Franche-Comté, TSE, spécialiste du photovoltaïsme, installe des solutions au sol. Depuis 2017, elle développe également l’agrivoltaïsme. Pour la société, il s’agit ainsi de concilier production d’énergie, production alimentaire et préservation de la ressource en eau.
Créée en 2012, TSE est un acteur indépendant de l’énergie solaire en France. Et depuis six ans, l’entreprise œuvre à développer l’agrivoltaïsme régional avec l’objectif de concilier production d’énergie, production alimentaire et préservation de la ressource en eau. Actuellement, TSE compte une vingtaine de projets en cours d’étude ou de réalisation en Bourgogne-Franche-Comté. « Nous ne souhaitons pas faire des projets sur des centaines d’hectares, nous préférons travailler avec plusieurs agriculteurs sur des surfaces de 10 à 15 hectares et mener des projets collectifs, voire individuels » explique Mickaël Carlot, directeur régional de TSE, basé à Dijon.
Si l’entreprise ne peut pas, pour l’heure, répondre au secteur de la vigne, elle se positionne aux côtés des céréaliers, des éleveurs et des maraîchers avec une solution adaptée à chacun. « Nous avons un système de canopée agricole au-dessus des cultures où le point le plus bas se situe à cinq mètres de haut. » Avec un écart de 27 mètres entre les poteaux, la solution permet le passage des engins. Les panneaux suivent la course du soleil, offrant une ombre mouvante aux cultures situées en dessous.
TSE compte une vingtaine de projets pilote en France sur des parcelles de trois hectares couverts, voisine d’autre de trois hectares témoins sans canopée afin de comparer les productions. Parmi ces sites, Amance, en Haute-Saône. « A Amance, nous avons fait une première récolte de soja avec une même quantité produite mais une meilleure qualité sous panneaux grâce à un stress hydrique moins fort. A l’heure des enjeux comme l’énergie, l’alimentation et la ressource en eau, nous répondons aux trois. » A Poiseul et Trouhaud en Côte-d’Or, deux projets devraient être initiés en 2024.
Pour les éleveurs aussi
Pour les élevages, TSE propose des ombrières qui suivent elles aussi la course du soleil et peuvent se rabattre en haie pour céder le passage aux engins agricoles. « On constate que les animaux subissent moins de stress thermique ce qui améliore le lait, la qualité de la viande et les naissances. » Pour aller plus loin, le service R&D de TSE travaille à une solution intégrant un système d’irrigation pour la piloter plus finement et réduire la consommation d’eau. Chacune des options proposées s’entend sur un contrat de 35 à 40 ans d’exploitation à l’issue duquel TSE démantèle les panneaux. « Nous n’artificialisons pas la terre, il n’y a pas de béton, seulement des pieux » insiste Mickaël Carlot.
Un nouveau revenu
Pour les agriculteurs, l’agrivoltaïsme assure une rémunération complémentaire à leur activité par le biais d’un loyer. « Pour autant, nous ne voulons pas créer de spéculation sur le prix de la terre ni encourager les agriculteurs à délaisser leur production. En conséquence, nous limitons la surface à une quinzaine d’hectares au plus. » En Bourgogne-Franche-Comté, TSE travaille également en partenariat avec l’Alliance BFC qui réunit les trois coopératives agricoles régionales. Co-actionnaire des projets photovoltaïques, l’Alliance BFC bénéficie ensuite de la vente de l’énergie.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert